Le MICA Center s’adapte en permanence aux caractéristiques particulières de chaque zone surveillée et aux évolutions de la menace qui pèse sur le trafic maritime mondial. Cette structure modulaire permet de faciliter les échanges et diffuser rapidement et directement les informations utiles aux acteurs qui en ont besoin, par des réseaux de communication adaptés et sécurisés.
Selon les zones considérées, le MICA Center s’appuie sur des accords dédiés :
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le golfe de Guinée, dans lequel il assure le suivi des actes de piraterie et de brigandage via l’accord franco-britannique « Maritime Domain Awareness for Trade – Gulf of Guinea » (MDAT-GoG) au profit de l’industrie maritime et en soutien de l’architecture de Yaoundé;
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la corne de l’Afrique, pour laquelle il héberge la cellule de sûreté maritime « Maritime Security Centre Horn of Africa » (MSCHoA), subordonnée au commandement de l’opération de l’Union Européenne ATALANTA, qui lutte contre la piraterie dans cette région ;
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mais aussi, toutes les zones du globe intéressant plus généralement les acteurs du monde maritime, que le MICA-Center suit au titre de la coopération navale volontaire.
La localisation unique, à Brest, permet un partage d’expertise bénéfique à tous, favorise les synergies avec les différents acteurs du monde maritime et renforce la position du MICA Center comme acteur majeur de la sûreté maritime.
█ Le Maritime Domain Awareness for Trade – Gulf of Guinea (MDAT- GoG)
La cellule « golfe de Guinée » du MICA Center assure le suivi et le traitement des actes de piraterie et de brigandage au travers de l’accord franco-britannique Maritime Domain Awareness for Trade – Gulf of Guinea (MDAT- GoG).
L’enregistrement à ce service est ouvert à tous les navires présents dans le golfe de Guinée quels que soient leur pavillon ou leur nationalité.
Il s’appuie sur la connaissance française du golfe de Guinée, le savoir-faire de la Marine nationale en matière de contrôle naval et l’expertise technique britannique (Maritime Trade Information Centre MTIC qui regroupe la cellule britannique du MDAT GoG ainsi que l’UK Maritime Trade Operations UKMTO).
Il contribue à maintenir une évaluation de situation maritime cohérente dans les approches de l’Afrique centrale et occidentale, avec la capacité d’informer et de soutenir les professionnels de la mer, contribuant ainsi à la sécurité des marins.
Toutes les informations reçues sont traitées avec la plus stricte confidentialité et sont exploitées dans le but d’améliorer la sécurité des gens de mer et de protéger le commerce maritime.
En moyenne, environ 1100 navires sont suivis en permanence et s’enregistrent de manière volontaire auprès du MDAT-GoG quotidiennement.
Le numéro d’appel d’urgence de la cellule française du MDAT-GoG hébergée par le MICA Center à Brest, figure sur les cartes marines, britanniques comme françaises, utilisées par les navires du monde entier naviguant dans le Golfe de Guinée et qui mettent en œuvre les Best Management Practices (BMP) définies par l’industrie maritime internationale.
█ Le Maritime Security Centre Horn of Africa (MSCHoA)
Pour la région de la corne de l’Afrique, le MICA Center héberge la cellule de sûreté maritime, le Maritime Security Centre Horn of Africa (MSCHoA), subordonnée à l’Operation Head Quarter (OHQ) Atalanta, structure commandant l’opération européenne de lutte contre la piraterie en océan Indien « Atalanta ».
Depuis le 29 mars 2019, le MSCHoA est accueilli à Brest, tandis que l’OHQ « Atalanta » est basé à Rota (Espagne) .
Le MSCHoA :
- assure le suivi et le partage de la situation maritime de la Corne de l’Afrique (du sud de la mer Rouge au bassin somalien, en passant par le golfe d’Aden) ;
- sert d’interface entre le commandement de l’opération « Atalanta », les armateurs et d’autres acteurs du monde maritime civil.
Il suit ainsi les bâtiments de commerce navigant dans la zone, diffuse l’appréciation de la menace piraterie au large de la Corne de l’Afrique, est capable de déclencher les alertes et partage le retour d’expérience avec les armateurs, l’industrie et les compagnies maritimes.
Concrètement, les navires s’abonnent aux services du MSCHoA à travers un portail Web conformément aux recommandations des BMPs. Ils bénéficient ainsi des évaluations sécuritaires que l’OHQ établit et que le MSCHoA met en ligne. En contrepartie, ils informent le MSCHoA de tout événement suspect dans la zone à risque.
█ La coopération navale volontaire
La France met historiquement en œuvre une démarche de coopération volontaire entre ses pouvoirs publics et les acteurs privés du monde maritime permettant l’échange d’informations dans le domaine de la sûreté maritime (piraterie, terrorisme, immigration illégale, trafics illicites et cybercriminalité). Elle est ouverte aux navires et compagnies français et étrangers ayant un lien avec la sûreté maritime et signataires d’un protocole avec la marine nationale.
Cette coopération se concentre sur 4 zones prioritaires : l’océan Indien, le golfe de Guinée, l’Asie du Sud-Est et la Méditerranée. Cependant, les compagnies en faisant la demande peuvent solliciter des évaluations sécuritaires particularisées partout dans le monde.
Le MICA Center est l’intermédiaire entre les commandants de zone maritime de la Marine nationale répartis dans ces zones et l’industrie maritime. Cette coopération bénéficie de la présence sur le terrain des navires de la Marine nationale régulièrement déployés et des forces pré-positionnées. Le MICA Center collabore aussi avec les pays et les centres partenaires.
Une cinquantaine de compagnies représentant plusieurs centaines de navires bénéficient aujourd’hui d’un suivi particularisé dans le cadre de cette coopération navale volontaire. Ce principe de coopération peut évidemment être généralisé.